Le démantoïde appartient à la très grande famille des grenats, de la variété andradite. Un grenat vert ! Et rare !
Les grenats forment une famille très vaste rangée en une dizaine de variétés offrant de légères variations dans leur formule chimique. Et alors que le mot « grenat » a baptisé une couleur rouge, les grenats offrent, dans les faits, toutes les couleurs de l’arc en ciel à l’exception du bleu. La dureté et l’éclat varient légèrement entre les variétés, qui portent chacune un nom spécifique (almandin, grossulaire, pyrope, rhodolite, spessartite, hessonite, etc…)
Le nom du démantoïde vient du grec « adamas, invincible », d’où est tiré également le nom « diamant », en hommage à son éclat. C’est le plus rare et le plus précieux des grenats et une des pierres les plus prisées au monde. Son prix peut dépasser celui des diamants blancs de même taille surtout lorsqu’on s’approche de pierres très rares d’un carat. Personnellement, je n’en ai jamais rencontré de plus d’un demi carat…
Son aspect
C’est une pierre vert-jaune à vert intense. La nuance la plus rare et la plus précieuse étant le vert «émeraude». C’est un silicate de calcium et de fer dont la couleur verte est due à la présence de chrome.
Les pierres sont de petite taille et, une fois taillées, seuls quelques spécimens au monde dépassent 2 carats, les pierres de 1 carat étant déjà très rares…
Sa densité est de 3,7 à 4.
Son éclat intense est la conséquence de son indice de réfraction très élevé (1.88 à 1.89) : c’est le plus brillant des grenats et son indice est supérieur à celui du saphir et du rubis. Il n’est dépassé que par certains zircons ou le diamant.
Sa dispersion remarquable (capacité à diffracter le rayon lumineux en toutes les couleurs de l’arc en ciel, ce qu’on appelle des feux) surpasse celle du diamant.
Sa dureté (résistance à la rayure) de 6,5 est un peu inférieure à celle des autres grenats, elle permet son montage en joaillerie, sous réserve de le protéger. Mais on m’a cassé plusieurs pierres lors du sertissage et je le rangerais dans la catégorie « fragile ».
Le démantoïde, comme tous les grenats est une pierre monoréfringente, (qui ne dédoublent pas les rayons de lumière) comme le diamant et le spinelle.
Sa provenance
Aujourd’hui les démantoïdes viennent de Russie, de Namibie et de Madagascar.
Son histoire :
Découvert pour la première fois dans l’Oural, en Russie au milieu du 19ème siècle, le grenat démantoïde est rapidement devenu la coqueluche des joailliers de Saint-Peterbourg à New-York.
Fabergé en a constellé ses objets précieux. Mais la pierre fut presque oubliée dans le chaos de la première guerre mondiale. L’absence de gisements de qualité en dehors de l’Oural a failli faire tomber cette pierre dans l’oubli.
Son destin a basculé au milieu des années 1990, quand après un certain oubli, il réapparut en Namibie.
Sa découverte sur cette terre aride fut aussi fortuite que celle du diamant, plus d’un siècle plus tôt en Afrique du sud, où un jeune berger avait ramassé une petite pierre brillante qui s’avéra être un diamant.
Fin 1996, un jeune berger trouva plusieurs petites pierres vertes qui lui semblèrent digne d’intérêt. Il les montra au village et des experts confirmèrent rapidement l’importance de la découverte.
Cette terre inhospitalière, au pied du Spitzkoppe (aussi connu sous le nom de « Cervin de Namibie »), érodée par le soleil et le vent avait fini par laisser réapparaître ses trésors souterrains : des cristaux remontés par le magma il y a des millions d’années. Au pied du pic de granit, plus dur que la roche environnante, la roche mère des grenats démantoïdes, vieille de 700 millions d’années s’est retrouvée à l’air libre ce qui a permis sa découverte.
L’influence de l’inclusion en « queue de cheval » sur la valeur des grenats démantoïdes.
Les grenats de l’Oural contiennent des inclusions de chrysotile ou de byssolithe qui sont tous deux des types d’amiante. Ces inclusions très typiques sont plumeuses comme des fils d’or, ont tendance à se courber et ressemblent à une queue de cheval ou plus poétiquement au panache d’une comète.
Le plus étonnant est qu’alors que la présence d’inclusions a plutôt un impact négatif sur la valeur d’une pierre, ces fibres de byssolithe en queue de cheval accroissent plutôt la valeur des grenats démantoïdes, car elles en prouvent l’origine…
Les grenats démantoïdes de Namibie offre des nuances de vert, du vert clair à un vert bleu intense offrant une luminosité impressionnante appréciée en joaillerie, cependant, il leur manque cette caractéristique qui avait permis jusqu’alors d’identifier indubitablement tous les grenats démantoïdes et qui semblent irradier depuis le centre de la pierre.
Lors de l’achat d’un démantoïde, cela vaut la peine de regarder la pierre au microscope. Si vous voyez un panache doré, vous êtes en présence d’une pierre de Russie. Cette sorte d’empreinte digitale vous indique que vous tenez en main une gemmes des plus rares et des plus précieuses au monde…
Pourquoi je l’aime
J’aime les pierres vert tendre, qui me font plonger dans une nature au milieu du printemps. Le vert est pour moi la couleur du renouveau, à la fois joyeuse et apaisante.
Comment je le porte
J’avais rapporté, en 2004, 3 petites pierres de Saint-Petersbourg, que j’avais fait monter sur un anneau très fin. La plus grosse s’est envolée de l’anneau, une deuxième a été cassée sans doute lors du montage. J’ai décidé de protéger la troisième en la mariant avec de nouvelles, trouvées chez Gemfrance, que j’ai fait remonter sur un anneau large, l’anneau lunaire, de Martin Spreng en or gris naturel.