Vous pouvez cliquez sur le lien : les créations de Marianne Anselin pour voir ses bijoux en vente en ligne.
J’avais déjà croisé cette jeune femme fluette dans des lieux où l’on fêtait le bijou, puis un jour, dans l’atelier d’Agathe Saint Girons, si discrète que je ne pouvais pas ne pas la remarquer ! J’avais aussi croisé ses pièces, publiées aux côtés de celles de son Maître d’Art, Gilles Jonemann.
Étranges de prime abord, mais de cette étrangeté qui éveille la curiosité, puis un puissant désir de possession… Marianne Anselin est entrée à la galerie dans le cadre de l’exposition « Et + si affinités » qui eut lieu à la galerie le temps des Circuits Bijoux, en 2013. Elle y entra comme invitée d’Agathe Saint Girons, qui ouvrait le bal. Nous fûmes impressionnées par son talent et Marianne est devenue très vite un de nos créateurs permanents.
Voici comment Agathe motiva son choix : « Marianne est une créatrice de bijoux qui envisage la préciosité dans le geste plutôt que dans la matière. Sans pour autant dénigrer l’or ou l’argent, elle a trouvé dans le fer et sa rouille, « écriture du temps sur la matière », SON matériau de prédilection. J’aime ses bagues « boulons », ses sautoirs géométriques, aux pièces métalliques sublimées par cette seconde vie, loin de l’industrie… » Marianne est née à Lille, non rassasiée de ses diplômes de l’ENSAAMA (Paris) et de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg elle profite d’un échange avec la HEAD à Genève pour y conquérir son 3ème diplôme. Formée par Gilles Jonemann, Esther Brinkmann et Sophie Hanagarth, pour ne citer que quelques grands noms, elle est de ceux qui portent en eux l’essence du bijou contemporain : détournement, expression personnelle, sans oublier le rapport au corps et la réflexion sur ce qu’est la beauté.
La matière est le point de départ de Marianne Anselin, avec le fer rouillé avant tout.
Chinés au hasard des chemins, mais pas au hasard du regard, bois, feuilles, galets et, moins naturels, boîtes de conserve, cartouches ou maillons rouillés sont détournés en parures spectaculaires. Le rendu est curieusement homogène, dans une texture de cuir ciré, – incroyable quand on a pu observer la matière brute de départ, son ingratitude, à la limite du repoussant, comme si la main de la créatrice les recouvrait d’une patine transformatrice : ce sont bien des bijoux à part entière, certes souvent massifs, mais tous évocateurs de cette croisée entre la matière brute et le travail conceptuel et poétique. Quant à l’or, qu’elle allie parfois au fer, elle le travaille comme ultime symbole du précieux, par petites touches ou dans les plus grandes règles de l’art, en tirant elle-même ses fils, le laminant et le recuisant.
Les bijoux de Marianne Anselin se déclinent donc surtout par matière : objets en fer, trouvés, rouillés parfois, ligaturés ou articulés pour se réincarner à même le corps, en fer forgé pour en reproduire d’autres avec une nouvelle intensité, ou enfin emprunts de la nature, qu’ils soient minéraux ou végétaux afin de se les réapproprier. Ces bijoux trouvent donc leur propre voie, un brin agressifs pour certains, tous revendicateurs en tous cas, peut-être au-delà de ce que voulait évoquer leur créatrice, mais n’est-ce pas là leur but ?
Alors ? tenté–e par un collier boîte de conserve ? Seule sans doute Marianne Anselin peut vous en convaincre, au risque dirait-elle non sans humour, de voir quelques couples se découvrir, au travers de son travail, des goûts et une sensibilité esthétique totalement opposés !
Elle donne ainsi une irrésistible envie de tenter l’aventure d’une inspiration différente, de devenir un peu collectionneur, et de porter au doigt ou au cou l’âme du temps et la subtile poésie des choses.
Son travail actuel consiste, outre les balades en forêts, en prise d’empreintes de végétaux, de moulages puis fonte de fer et de beaucoup de coups de marteaux… Sous ses assauts, le fer semble réintégrer sa rouille et son toucher devient comme un velours… Les 15 pièces exposées pendant le mois de novembre 2013 à la galerie sont le fruit d’un travail inédit et elles traiteront de l’ambivalence « nature et culture » par l’empreinte de feuilles prise en moule et par le choix du fer rouillé, vecteur du temps qui passe.
Elsa Vanier avec l’aimable participation de Doan Biraud,
Voir son blog : http://moncarnetdebijoux.wordpress.com/2013/10/
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