Voici l’aigue-marine, variété bleue et limpide du béryl, une pierre fine magnifique. Et nous éviterons l’appellation semi-précieuse qui n’a plus cours en France depuis 1980.
L’aigue-marine appartient à la famille des béryls (Be3 Al2 Si6 O18), du groupe des silicates. La forme géométrique (habitus) des béryls est un cristal hexagonal allongé. Sa couleur due à la présence de fer, oscille entre le bleu pâle presque incolore à l’azur profond ou le bleu-vert évoquant l’eau de mer et sa valeur dépendra de l’intensité de sa couleur. Cette « belle bleue » possède un indice de réfraction entre 1,557 et 1,583, sa dureté, de 7,5 à 8 sur l’échelle de Moh, la protège des rayures mais elle est néanmoins sensible aux chocs et peut se décolorer sous une chaleur trop forte. Attention donc !
Pour les records, la plus grosse aigue-marine trouvée ce jour l’a été au Brésil en 1910 avec un poids de 110 kg, une longueur de 48,5 cm et un diamètre de 41 cm !!!
SA PROVENANCE
Les principaux gisements se localisent au Brésil, mais on trouve également des aigues-marines en Afghanistan, à Madagascar, au Mozambique, au Nigeria, au Pakistan et en Zambie. Il en existe même dans notre Hexagone dans le Tarn et en Auvergne…
SA SYMBOLIQUE
Son nom signifie littéralement « eau de mer ». Symbole de bonne foi, tolérance, patience et calme, on l’employait au Moyen-âge pour soigner les … dents ! A la Renaissance, les artistes l’appelaient « pierre au caractère aimable ». L’aigue-marine était également utilisée comme pierre de pouvoir contre les échecs de toutes sortes et pour les procès. Les pêcheurs en faisaient usage pour se protéger en mer et s’assurer par la même occasion d’une pêche fructueuse. Son lien avec l’élément liquide a fait dire à la croyance populaire qu’elle serait la pierre porte-bonheur des marins Considérée comme porteuse de pouvoirs apaisants sur les angoisses et symbole de protection (et de guérison) des yeux, les marins grecs et romains de l’antiquité ne manquaient jamais de l’emporter lors de leurs périples.
Ses vertus : on dit que l’aigue-marine portée autour du cou traite les problèmes de gorge enflée et serait bénéfique pour la glande thyroïde et les cordes vocales. Placée dans un bol d’eau que l’on utilise le lendemain matin pour laver la peau, elle soulagerait les allergies. On dit aussi qu’elle régularise le système lymphatique et la circulation sanguine tout en renforçant le système immunitaire. (Tout cela sans garantie bien sûr!!)
SUR TAPIS ROUGE OU PLUTOT AUX ENCHERES
J’évoquerai une mémorable vente aux enchères de bijoux organisée en 2007 à Paris par Christie’s dans laquelle figurait une broche sauterelles réalisée par René Lalique vers 1910 pour son ami Georges Charbonneaux, un industriel amateur d’art et collectionneur. Représentant deux sauterelles qui se font face, cette broche magnifique est composée de corps en pâte de verre opalescent, de pattes et de brindilles rehaussées d’émail qui retiennent une aigue-marine de forme coussin.
Cette même année 2007, une autre vente de bijoux provenant de grandes familles mais organisée par Sotheby’s à Genève comportait entre autres merveilles une tiare des années 1910 composée d’aigues-marines ovales ayant appartenu à Lady Hesketh.
COMMENT JE L’AIME ?
Lorsqu’elle est d’une couleur bleu glacier. Je pense notamment à un collier tressé de l’orfèvre allemande Ulrike Hofmann-Schüll avec des bruts d’aigues-marines du Pakistan insérées dans un filet d’argent. Tombée en extase devant ces bruts, je les avais envoyés à la créatrice afin qu’elle réalise ce collier.
ou encore, dans une autre version, sur le site de la galerie, un collier avec une aigue-marine brute d’Ulrike Hofmann-Schüll
COMMENT JE LA PORTE ?
A dire vrai, je n’ai pas d’aigue-marine car je ne suis pas immédiatement attirée par les pierres bleues ! Mais femme varie et j’attends celle que je porterai un été avec une tenue dans les tons beige, blanc ou corail.